Vaincre le tabou de l’incontinence anale

L'incontinence anale peut être un problème gênant.

Les personnes qui souffrent de l’incontinence anale, c’est-à-dire l’incapacité de retenir ses gaz et ses selles, en tout ou en partie, vivent généralement cette condition en silence ; il est souvent difficile d’en parler librement, même à des professionnels de la santé. Ce problème touche pourtant plus de personnes que l’on pourrait penser, et ce, à tout âge. Voici donc quelques informations afin de mieux comprendre un phénomène encore tabou pour lequel il existe pourtant des solutions.

 

Qu’est-ce qui cause l’incontinence anale ?

L’incontinence fécale (ou incontinence anale), dont la gravité va de la perte de matière fécale au moment d’un gaz à la perte totale de contrôle intestinal, est due à un mauvais fonctionnement du mécanisme de rétention de selles. Celui-ci repose sur trois éléments principaux :

  • Le sphincter anal : Le sphincter anal est composé d’un muscle interne et d’un muscle externe. Le premier se décontracte de façon automatique lorsque la poche rectale est pleine alors que le second se contracte de façon volontaire au même moment. L’incontinence peut donc survenir quand ces mécanismes sont déficients.
  • Les nerfs rectaux : Lorsque le rectum est plein, ces nerfs transmettent un signal au cerveau. C’est ce qui provoque la sensation d’envie (ou sensation rectale), et qui par le fait même provoque la contraction des sphincters. Si ce signal est mal transmis, les muscles ne pourront donc pas remplir leur rôle correctement.
  • Le rectum : Quand il est plein, les mécanismes ci-haut se mettent en branle. Toutefois, des fuites peuvent survenir s’il y a de l’inflammation ou s’il se remplit trop et trop vite (lors de diarrhées, notamment).

 

Quelques causes précises provoquant des troubles nerveux ou musculaires :

  • L’accouchement : L’accouchement peut entrainer des dommages aux sphincters, internes comme externes, de même qu’aux nerfs responsables de la sensation rectale ou du contrôle des sphincters. Cela survient principalement lorsque les forceps sont utilisés ou qu’une épisiotomie est pratiquée.
  • Des lésions nerveuses : Elles peuvent être dues à un accident vasculaire cérébral (AVC), à une lésion à la moelle épinière ou encore et à des maladies s’attaquant aux nerfs telles que le diabète et la sclérose en plaque. Elles peuvent ainsi entrainer un mauvais fonctionnement des nerfs rectaux et nuire à la sensation d’envie.
  • La perte d’élasticité des muscles : La maladie inflammatoire de l’intestin (colite ulcéreuse et maladie de Crohn), de même que la radiothérapie pour guérir un cancer colorectal ou la chirurgie, peuvent irriter la muqueuse de la paroi rectale, provoquant une perte de l’élasticité des muscles responsables de la gestion des selles. Cette perte d’élasticité survient parfois avec l’âge.
  • Les troubles du transit : Les selles trop liquides (diarrhées) sont plus difficiles à retenir, ce qui peut entrainer des épisodes d’incontinence. La constipation chronique peut quant à elle affaiblir la paroi du rectum et causer des dommages aux nerfs qui s’y trouvent.

 

Des solutions existent

Il existe néanmoins des solutions à l’incontinence fécale, ou du moins des manières d’en diminuer les symptômes. Premièrement, il peut être conseillé de contrôler la consistance des selles afin de les rendre plus faciles à retenir. Cela peut se faire par des changements alimentaires ou par la prise de médicaments (antidiarrhéiques, suppléments de fibres ou produits ramollissants). La rééducation anale et pelvienne peut également être envisagée, de même qu’une chirurgie de réfection du sphincter.

 

En bref, si vous souffrez d’incontinence anale, n’hésitez pas à en parler à un professionnel de la santé. En tant que spécialistes du système digestif, les gastroentérologues de la Clinique 1037 sont bien placés pour vous aider dans un tel cas. Ils sauront discuter des possibilités qui s’offrent en plus de vous diriger vers les bonnes ressources.

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