Trinquer à sa santé fait partie de l’usage… Mais est-ce que lever son verre est vraiment bon pour la santé? Sûrement pas pour votre santé digestive en tout cas! Contrairement à l’idée reçue, un p’tit digestif n’aide pas à la digestion, au contraire.
Pourquoi alors a-t-on l’impression de mieux digérer après un fameux trou normand? C’est que l’effet de l’alcool combiné au froid augmente le volume de l’estomac en distendant sa paroi. Il s’agit d’un soulagement trompeur qui, trop souvent, vous incite à vous resservir une portion de votre dessert préféré!
Une étude récente démontre que boire un digestif ralentit la digestion de 50 %, soit six heures pour ceux qui s’en tiennent à l’eau contre neuf heures pour les buveurs de digestif.
L’impact de l’alcool sur votre organisme
Selon Éduc’alcool, au Québec, plus de 80% des gens consomment régulièrement de l’alcool. Si la plupart le font de manière équilibrée, il n’en reste pas moins que l’alcool diffère des autres aliments. De son absorption à son élimination, l’alcool a un impact important sur l’organisme humain:
Organes internes — foie, pancréas, œsophage, estomac et intestin
Circulation sanguine — artères, cœur et système cérébrovasculaire
Système nerveux
Santé mentale
Fœtus
Des risques difficiles à digérer!
Des études scientifiques ont démontré la relation entre la consommation d’alcool et de plusieurs types de cancers, dont ceux du côlon, du rectum, de l’œsophage et du foie. Votre risque de cancer et la Société canadienne du cancer soulignent également la corrélation entre une trop forte consommation d’alcool et le développement d’un cancer.
Ainsi, ceux qui ingurgitent plus d’une consommation par jour accroissent leur risque de cancer du côlon. Une des raisons s’explique par le fait que l’alcool est susceptible de provoquer des changements anormaux dans les cellules du corps. De plus, l’alcool peut diminuer les niveaux d’acide folique dans votre corps, donc de vitamine B, qui contribue à la prévention de la transformation des cellules du côlon en cellules cancéreuses.
Œsophage
Parmi les risques présents, une trop forte consommation d’alcool peut mener au développement de troubles moteurs dans le reflux gastro-œsophagien. Le transit normal œsophage-estomac-intestin est alors modifié et il en résulte des brûlures et aigreurs.
Ce reflux peut occasionner à son tour une œsophagite par reflux (œsophagite peptique), soit une inflammation de la muqueuse de l’œsophage. Une consommation abusive d’alcool engendre pour sa part le risque de la voir évoluer en ulcère ou de produire une déchirure superficielle de la muqueuse, à la jonction de l’œsophage et de l’estomac.
Estomac
C’est le cas de le dire: la modération a bien meilleur goût! Absorbé en très grande quantité, l’alcool peut être source de brûlures, de nausées, de vomissements et de douleurs épigastriques (ressenties dans les parties supérieure et médiane de l’estomac). Heureusement, ces effets indésirables s’estompent que quelques jours de sobriété.
Toutefois, une consommation régulière et abusive peut provoquer une gastrite chronique. Les modifications de la muqueuse entravent l’absorption de certaines substances et de vitamines, dont la B12. C’est pourquoi elle est en général doublée d’anémie et de dénutrition.
De plus, les grands buveurs peuvent être aux prises à la fois avec la gastrite chronique et le reflux gastro-œsophagien.
Intestin
Le saviez-vous? Aussitôt que vous ingérez de l’alcool, même en petite quantité, votre intestin sécrète de l’acide. De plus, lorsque votre taux d’alcoolémie augmente, votre organisme sécrète moins de pepsine (hormone digestive), et cela cause une irritation des parois de votre intestin et parfois de la diarrhée.
Votre pancréas et votre foie ne sont pas à l’abri des effets de l’alcool. On n’a qu’à penser à la pancréatite ou à l’hépatite du foie, par exemple.
Consommation responsable
Rappelez-vous qu’il y a autant d’alcool dans 45 ml (1.5 oz) de spiritueux à 40 % que dans un verre de bière de 340 ml (12 oz) à 5 % d’alcool. Santé Canada limite la consommation à deux verres par jour pour les hommes et à un seul pour les femmes.
En fait, si vous buvez environ 3,5 consommations quotidiennes, votre risque de développer un cancer de l’œsophage peut doubler, voire tripler. Le risque de développer un cancer du côlon et du rectum se multiplie par 1,5.
Si vous vous préoccupez de la relation entre votre consommation d’alcool et votre santé digestive, faites appel à l’expertise de la Clinique 1037. Joignez son équipe afin de prendre rendez-vous et d’en apprendre davantage sur le sujet et sur votre condition. Santé!